jeudi 24 novembre 2011

NTIC









L’intégration des NTIC à la formation initiale des enseignants : le cas des écoles normales d’instituteurs de l’enseignement général du Cameroun

Aussi bien sur les plans techniques, pédagogiques que didactiques,  cette étude menée par Djeumeni Tchamabe se donne pour objectif « de comprendre et d’expliquer les représentations des futurs enseignants face aux TICs (…) et leur pratique avec les TICs selon qu’ils sont formés ou non ». 

Le Cameroun, pendant la période coloniale, a connu plusieurs systèmes de formations des enseignants. Si les Allemands n’ont mis l’accent que sur les rudiments susceptibles d’enseigner la catéchèse, les Français et les Anglais quant à eux, ont ouvert des écoles de formation des moniteurs de l’enseignement primaire par le truchement des missionnaires. La création des ENS et ENIEG ne commencera qu’en 1972, avec la réunification du pays. Ces institutions de formations connaitront un dynamisme avec les nouveaux objectifs et programmes découlant des Etats généraux de l’éducation au Cameroun et la loi d’orientation d’avril 1998. Dans le souci de ne point rater le train de la modernité et de la mondialisation, en 2001, le président du Cameroun exhortera les enseignants et les élèves à maitriser l’outil informatique. A la suite de cette exhortation du chef de l’Etat, en 2002 le ministère de l’éducation nationale introduira officiellement l’informatique dans les programmes de formation des enseignants. Aussi verra-t-on s’ouvrir progressivement à partir de 2003, des centres multimédias, des cybercafés et des points-net dans certains établissements scolaires et villes du pays. Tout cela dans les zones pédagogiques du Nord, de l’Ouest et du Sud.

Selon Baron, pour qu’un enseignant « puisse adopter de nouvelles postures éducatives avec les TICs », il lui faut faire preuve de trois types de compétences : techniques, didactiques et pédagogiques. Or, le Cameroun, à l’instar de nombre de pays de l’Afrique subsaharienne, souffre d’obsolescence infrastructurelle et d’absence d’enseignants qualifiés dans le domaine de l’informatique. C’est ainsi que, des 57 ENIEG que compte le pays avec une population de 5600 enseignants, aucune n’est dotée de centre de ressources multimédia. 

En utilisant donc des instruments tels que l’observation, les entretiens et le questionnaire auprès des élèves-maitres, il ressort que dans les zones rurales, les enseignants ne mettent pas la question des TICs au menu de leurs préoccupations pédagogiques. Comment pouvait-il en être autrement quand on sait qu’il y a dans ces zones rurales une absence criarde en électricité et ordinateur? La population enseignante vieillissante est technophobe et tournée vers la routine. La technophobie est favorisée par les effectifs pléthoriques et les difficiles conditions de travail des enseignants.

Dans les établissements où se rencontrent les centres de ressources multimédia, la fonction la plus usitée est la recherche d’information. De plus, la majorité des femmes enseignantes n’utilisent les TICs que pour le courrier électronique. Les maigres rémunérations salariales, le coût élevé de la connexion informatique, la lenteur du débit de l’internet ne sont pas pour favoriser une représentation positive des TICs auprès des enseignants. Il est donc clair que le niveau d’utilisation des TICs chez les enseignants camerounais, qu’ils soient formés ou non, reste bas. Même s’il est vrai que les enseignants du supérieur ont des représentations plus positives de la pratique des TICs que ceux du secondaire, et ceux-ci plus que ceux du primaire. On peut conclure que l’informatique  n’est pas ce qui court les rues dans le paysage éducatif camerounais, surtout dans les zones rurales. Il y a encore beaucoup à faire.   

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