Les
NTIC vues du côté des sciences de l’éducation
Dans
cet article, Jacques Wallet commence par montrer la difficulté qu’il y a, au
niveau des sciences de l’éducation, à aborder la « question vive de la
recherche en TIC » dans une démarche monolithique. Chaque discipline, en
effet, ayant sa perspective propre. Aussi assiste-t-on, comme le montrent les
multiples réflexions issues des thèses
et mémoires, à « l’émergence d’une approche multiréférencée ».
L’auteur
fait également constater que le fait d’équiper suffisamment les établissements
en informatique ne garantit pas pour autant l’usage optimum des NTIC en milieux
éducatifs. Il fonde son argument sur des données prélevées aux Etats-Unis, pays
hautement technologique, d’où pourtant il ressort que seuls deux enseignants
sur dix utilisent de façon régulière l’ordinateur en classe. Le problème, selon
lui, ne provient pas de la peur ou des résistances des enseignants à utiliser
les NTIC. Le problème se situe plutôt ailleurs ; dans l’organisation pédagogique.
En fait, c’est la structuration des cours en séquences très courtes de
cinquante minutes qui fait problème : « l’utilisation du multimédia
en classe ou en autoformation suppose l’élasticité ».
Wallet
remarque que l’on prend de plus en plus de distance vis-à-vis des approches
techno-centrée et ethno-centrée au profit de la « multi-référentiation, en
situation d’usage pédagogique ». De plus, le débat sur les NTIC dépasse
grandement le simple cadre scolaire. Ce débat est alimenté par des arguments de
types culturels, économiques et pédagogiques. Ce qui est particulièrement remis
en question c’est « le modèle de construction et de transmission du
savoir » avec l’émergence de « formes nouvelles de collaboration
interpersonnelles ». Cela invite à envisager autrement le travail en équipe,
la collaboration et les relations interactives, sans oublier la recherche ainsi
que l’actualisation des données qui peuvent permettre ainsi de créer des
espaces de réflexion capables de transformer l’acte éducatif.
Pour
arriver à mettre sur pied ce nouvel acte éducatif, Wallet présente un
cadre méthodologique basé essentiellement sur trois approches : l’approche
réflexive, l’approche inductive et l’approche d’essai.
L’approche
réflexive : elle permet de croiser et de critiquer les écrits portant sur un
thème donné. Elle se déploie soit dans une perspective intégrationniste (les
TIC améliorent l’enseignement sans changer la relation pédagogique), soit dans
une perspective constructiviste qui interroge la relation pédagogique et la
fonction de l’école.
L’approche
inductive : elle part des faits aux lois ; d’où l’usage de
l’observation des pratiques éducatives et des méthodologies propres aux
sciences humaines.
L’approche
d’essai : elle appelle à l’esprit d’innovation du chercheur capable d’expérimenter, de produire et de proposer
quelque chose de nouveau.
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